Les Cocottes de Christian Constant - Paris 7
Carton rouge aux Cocottes du Chef Constant. Et pourtant nous étions de bonne humeur à l’idée de découvrir cet endroit. Le Monsieur Constant « de la télé » a l’air d’un type sympa, un peu bougon mais généreux, le genre de grand-papa gâteau qui prépare des bons goûters d’anniversaire qui rendent jalouses les copines ! Le genre de maître d’apprentissage qui donne de bons conseils aux futurs stars de la cuisine. Et puis sur Wikipédia cette formule « … Bon vivant au mauvais caractère, Christian est très respecté par ses pairs.. ».
Pas de réservation possible aux Cocottes, il faut venir à 18h45 avant l’ouverture ou alors peut-être très tard ? Pas de carton rouge pour ça même si cette pratique nous énerve beaucoup.
Pas de problème, on vient donc sans réservation. Bien entendu, le Chef Constant n’est pas là mais ça ce n’est pas grave et tout le monde le sait (sauf peut-être une petite mamie qui demande sur le trottoir à sa petite fille « Alors tu le vois le Chef ? ». La carte a l’air sympa .
Nous entrons dans un long couloir,enfin, c'est la salle déjà, des gens sont assis presque au milieu de ceux qui attendent. Un serveur dit « chaud devant » , on sourit et on s’excuse, il ne sourit pas et ne nous voit pas. En se reculant notre postérieur pousse la corbeille à pain de la table derrière, la corbeille pousse le verre, la dame le rattrape, on sourit, on s’excuse , « c’est énervant » dit la dame , on compatit, « ça n’arrête pas » dit la dame. Premier conseil ne pas prendre les tables de l’entrée mais aurez-vous le choix ?
On résiste, 7 minutes déjà que nous sommes dans la place. Nous ne comprenons pas très bien ce que font les gens debout, certains boivent un verre, les autres évitent les serveurs, sommes nous dans la bonne file? Devons-nous nous signaler? Personne ne nous a dit bonjour, personne nous demande ce que l’on veut, ils doivent se douter que c’est pour dîner. On note que ce n’est pas dirigé contre nous, égalité de traitement pour tous, c’est un point rassurant.
On repère derrière le comptoir une dame habillée différemment des serveurs, peut-être la Chef de salle? la Responsable de l'accueil ? (ne riez pas). Respectueux de la hiérarchie, on lui demande à qui on doit s’adresser … « A moi, vous voulez quoi ? », « Une table pour deux c’est possible ? » , « Oui, 25 minutes d’attente », fin de l’échange ? Elle sert en même temps deux touristes au bar, « No, no cheese cake ! ». Derrière nous , un couple d’américains, « Twenty five minutes wait », elle ne sait sans doute pas dire « Hello, how are you, what can I do for you ? , I’m sorry but I will have a table only in 25 minutes, is it ok for you ? ». Ils vont rester, ils ont lu dans leur guide que c’est un joli bistrot typiquement français et que c’est rigolo car c’est servi dans des cocottes, repeat after me « cocottes ».
Nous, on s’en va. Carton rouge pour un accueil digne d’une cafétéria d’autoroute un week-end où les juilletistes croisent les aoûtiens. On laisse le Chef Constant faire fructifier sa renommée, il n’a pas besoin de nous mais pour nous le restaurant doit toujours être une fête, alors allons faire la fête ailleurs. On vous donnera d’autres très belles adresses pas loin de la rue Saint-Dominique.
En attendant un court voyage en scooter , c’est beau Paris la nuit, pour rejoindre le Marais et une très bonne cantine depuis le début... "Jaja", tout un programme dont on vous parle demain… à suivre donc.