Le Cornichon - Paris 14 : c'est bon mais c'est long...
Cornichon, drôle de nom pour un restaurant, on a presque envie de répondre « toi-même » ! Comment un légume ou un fruit deviennent un jour une moquerie, une insulte proprette, comme on dit zut on peut dire cornichon, patate, banane, asperge, poire, courge… la liste est longue et fleure bon la cour de récréation, enfin celle d’avant. Il est même possible de donner de l’intensité à la provocation : grosse patate, grande asperge, pauv’courge… mais nous nous égarons.
Voici donc notre première bonne table dans le 14ème arrondissement, c’est vrai que l’on ne pense pas spontanément à ce quartier pour y chercher des plaisirs gastronomes, grave erreur ! Hugo Desnoyer, la star des Bouchers, est installé juste à côté, sans parler de la gourmande rue Daguerre. C’est en tous les cas ici que Franck Bellanger, un ingénieur qui s’est lassé des décodeurs télé et Matthieu Nadjar, un Chef qui s’est formé à la meilleure des écoles bistrotières, chez L'Ami Jean au côté de Stéphane Jégo, ont ouvert ce bon bistrot.
On ne viendra pas ici pour une demande en mariage ou une discussion secrète, table à touche-touche, volume sonore certain, mais à part cela toutes les autres occasions sont bonnes : accueil souriant et charmant, jolie carte des vins et menu qui sent bon le bistrot maîtrisé. Par contre, pas de chance pour nous, quarante-cinq minutes avant de voir arriver l’entrée et trente minutes le plat, chez Cornichon, c’est bon, voire très bon, mais c’est long, voire très long. Ce soir-là ça coinçait en cuisine, est-ce une caractéristique du lieu ? Nous ne savons pas, heureusement le pain est très bon et le Bourgogne de chez Clair aussi.
De bien belles entrées : la langue de veau est douce, fondante, et en même temps très légèrement croustillante, c’est une bonne idée de réinventer ainsi le vitello tonnato, on en aurait bien mangé un peu plus. La salade d’encornets est un bon indicateur de la maîtrise des cuissons, l’encornet, ça ne pardonne pas ! Examen réussi haut la main, et la mizuna, ça change de la roquette ! Un air d’Asie souffle dans l’assiette, un beau vert brillant, c’est plus doux et légèrement poivré.
De bien beaux plats aussi, comme ce rognon parfaitement cuit, rosé mais pas saignant et ces étonnantes tagliatelles de céleri, c’est un classique à peine revisité, comme si le Chef bridait sa créativité ? L’autre plat est un amusant contraste, une association qui fonctionne parfaitement, fragile filet de caille et généreuse poitrine de cochon, c’est à la fois raffiné et canaille, très bon.
Du coup, la suite est un peu pâlotte et ne mérite pas plus de commentaire, le Chef est-il plutôt salé que sucré ?
Mais pas d'ambiguïté, c’est MIAM, avec un menu à 34 euros le soir plutôt bien vu et qui change souvent (consultez la carte sur leur site web). Attention aux suppléments qui peuvent faire grimper l’addition mais soyez rassurés, ici on ne vous prendra jamais pour un Cornichon, ni pour un Américain. We will be back !
Nous avons choisi dans le menu du soir (entrée, plat et dessert à 34 €) :
- Fricassée de langue de veau grillée, sauce tonnato, salade d'herbes fraîches et radis rose
- Salade d'encornets à la plancha et mizuna, vinaigrette travaillée aux herbes
- Rognon de veau entier déglacé au porto, sauté de céleri en tagliatelle et tapenade
- Filets de caille rôtis, poitrine de cochon grillée, sauce à la diable et romanesco croquants
- Brillat-Savarin, triple crème de Bourgogne
- Banane caramélisée, chocolat chaud et crème glacée à la noix de coco
Le pain Bourgogne Pinot Noir 2010 L'addition (2) : 114 €
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Le Cornichon
34 rue Gassendi, 75014 Paris (cliquez sur l'adresse pour afficher le plan)
Téléphone : 01 43 20 40 19
Métro : Denfert-Rochereau, Mouton-Duvernet, Gaité
Ouvert du lundi au vendredi (service jusqu'à 22:30)
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