Relais La Palma - Capri : C'est fini... - Les bonnes tables (ou pas) de Jack et Walter

10 août 2015

Relais La Palma - Capri : C'est fini...

Bien qu’on ait tous peur de la malédiction d’Hervé Villard on finit tous un jour par aller à Capri. Alors pour nos jeunes lecteurs, Hervé Villard chantait en 1965 une bluette intitulée « Capri c’est fini » et qui disait ensuite « C’était la ville de mon premier amour, je ne crois pas que j’y retournerai un jour », enfin quelque chose comme ça ! Et sur les slows ça emballait… Que nos jeunes lecteurs ne se moquent pas, le quarante-cinq tours de la bluette s’est vendu à plus de trois millions d’exemplaires, c’était un temps où on achetait de la musique, on ne la téléchargeait pas.

Mais revenons à Capri, si vous allez un jour à Naples, n’hésitez pas à prendre le bateau pour quitter le bruit et l’agitation napolitaine, Capri est aussi travaillée, blanche et proprette que Naples est brute. Si comme nous, vous n’avez pas la chance d’y aller en dehors de la haute-saison, attendez-vous à une saturation des ruelles. Les croisiéristes badgés comme des salariés en séminaire suivent à la queue leu-leu le guide muni, c’est selon, d’un drapeau, d’un parapluie, parfois d’un bâton, bref d’un ersatz de panache blanc que suivent avec confiance les touristes susnommés. Et c’est là que Les bonnes tables de J&W interviennent pour vous conseiller un havre de paix qui vous remmène au temps de la chanson d’Hervé Villard ! Ne vous laissez pas impressionner par le côté palace de La Palma, pour 67 euros à deux vous allez vous offrir un déjeuner dans ses jardins, nappes blanches et argenterie comprises. A l’ombre des palmiers vous allez découvrir que de simples poulpes dans de la porcelaine fine, pour peu que la cuisson soit parfaite comme ici, c’est déjà de la grande cuisine. Vous y croiserez des vieilles dames qui ont dû dépenser beaucoup d’argent pour enlever des sacs sous les yeux et en acheter d’autres, siglés ceux-là. Dissimulées derrière des lunettes pour géants, elles n’écoutent plus le pianiste qui de toute façon réussit à jouer et téléphoner en même temps, le portable coincé entre la joue et l’épaule. C’est un endroit rafraîchissant, apaisant, un peu en dehors du temps. Des jardins en hauteur on aperçoit les hauts des panaches blancs des guides et on échappe à la cohue. Le service est adorable, les serveurs font les yeux doux aux vieilles dames chic qui font semblant d’y croire, d’y croire encore, car Capri ce n’est jamais vraiment fini… MIAM pour ce voyage dans le temps et ces copieuses assiettes de poulpes, calamars et autres fritures.